D’abord un grand merci à la famille ACHARD à ses trois camions jaunes, dont celui de Daniel (le père) qui a fait peindre le portrait de ses enfants sur le tracteur, un artiste le Daniel, surnommé « Beau gosse » par la profession.

Donc, deux camions grumier et un camion pour le transport de graviers et autres matériaux en vrac. Tous trois ne comptent pas les heures. Souvent (parfois) les W-E sont occupés par les opérations d’entretien, les réparations ... mais en semaine c’est au petit matin (vers 5h, parfois avant) que les moteurs grondent, et les voilà partis pour toute la journée.

Un samedi ordinaire pour l’équipe : remplacement d’une platine défaillante. Bilan : 2 jours de travail et quelques centaines d’euros (voir milliers).

Le matériel roulant vaut une fortune, c’est en centaines de milliers d’euros qu’il faut compter, tracteur, remorque, grue... de vrais bijoux de technologie au service du bois. Mais sans les hommes qui les pilotent, ces merveilleux engins ne seraient rien que de la ferraille dormante. Il y va fort, de la ferraille ! des engins à plus de 700 000 euros voir beaucoup plus !....

LA JOURNEE D’UN GRUMIER PARMIS D’AUTRES...

Saint-Laurent-en-Royans abrite plusieurs familles de grumiers, dont Fréderic GAUTHIER, qui a eu la bonne idée de vendre son grumier à la scierie BLANC de MARCHES. Le travail est assuré car les besoins de la scierie sont conséquents, la scierie a besoin de plus de 1000 transports par an, soit son propre grumier, plus 2 à 3 grumiers extérieurs comme ceux de la famille ACHARD.

Chaque grumier transporte de de 40 à 45 m3 de bois par voyage. Ces derniers négocient les prix pour chaque voyage, souvent le scieur impose son prix, c’est x € au m3 selon la distance. En plus la scierie Blanc fait appel à un transporteur de ‘billons’ (bois coupés à une longueur précise).

SCIERIE BLANC, 9H00

Fréderic Gauthier parti à 3h00 du matin de Saint-Laurent-en-Royans, arrive chargé à la scierie, première opération le déchargement.

Les astuces du grumier : une tronçonneuse sur les griffes permet de rectifier les erreurs de la nature, la grue est prévue pour monter et placer la remorque sur le tracteur. 9h30, Fréderic est prêt pour une nouvelle rotation, cette fois direction le Vercors : Col de Carri.

Autre astuce de l’attelage : la remorque dispose d’une direction comme un véhicule indépendant, le système est piloté depuis la cabine et fonctionne jusqu’à une vitesse maximale de 20 km/h, ce qui permet au grumier les manœuvres les plus improbables sur des chemin forestiers, avec parfois de fortes déclivités.

Sur route, le système permet à la partie arrière de l’attelage de suivre la trajectoire du tracteur, la liaison entre les deux parties est assurée par les grumes.

11h15, le chargement est terminé, retour vers la civilisation, c’est-à-dire le goudron des routes, et direction Marches.

11h30, le camion est équipé du ‘mouchard électronique’, équipement qui est l’ange gardien du chauffeur : celui-ci fait gentiment mais fermement remarquer à Frédéric que 30 minutes de pose sont à prendre et que toute discussion serait vaine. Fréderic s’exécute après avoir garé son imposant attelage.

Le Condor découvreur des métiers liés au bois est absolument enchanté de son expédition : il a pu apprécier la maîtrise et la naturelle gentillesse de tous ces hommes qui ne comptent pas les heures. Souvent, ils partent pour plus de 10 heures, parfois 12 (arrêts compris). Le Grand Condor décerne à la famille ACHARD de Saint-Laurent-en Royans et à Fréderic GAUTHIER également de Saint-Laurent-en- Royans, Deux Plumes d’Or à chaque pilote de grumier : Fréderic, Daniel et Jonathan dit ‘John’ .
Dernier détail : Fréderic a confié au journaliste de service, qu’il était plus facile de conduire un camion qu’ une voiture et beaucoup moins fatiguant. De plus, la position du chauffeur en hauteur assure une visibilité imprenable, ce qui est un gage de sécurité.

Le journal complet et l’article d’origine dans El Condor 57 :

Article et photos de Henri Lagasse.

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